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Techniques picturales



Je pratique diverses techniques : aquarelle, acrylique, peinture à l’huile, dessin à l’encre. Mon cheminement personnel m’a amené à expérimenter et développer ce que j’ai appelé « chromographie ».
Ces peintures sont le résultat d’un travail complexe qui se déroule en plusieurs étapes, tel un voyage entre l’esprit et la nature.
L’étape préliminaire consiste à identifier un espace où quelque chose pourrait avoir lieu, à choisir des éléments de paysages… en l’occurrence un terrain en friches. Il n’y a aucun personnage dans ces peintures. C’est un monde déserté. Un monde préservé de la présence humaine de ceux qui y passent. Ils sont passés. Il y a une absence. Cette absence est pourtant comme une présence.
A partir de l’esquisse initiale, fortement agrandie et divisée en fragments, je peins, à l’encre de Chine, en réinventant les contours de l’esquisse, en créant une myriade de petits visages.
Commence alors un long travail de réunion et de recomposition de l’image. Patiemment, je fais apparaître ou disparaître certains détails, les met en évidence ou les soustrais dans un travail de mise en scène. L’image reconstruite est une image nouvelle, dessinée et peinte, indépendante des feuillets initiaux. Cette image sera réalisée en grand format.
C’est ainsi que j’atteins les paysages infidèles. Infidèles parce que sans attaches.
Toute ma production vient de l’extérieur, un extérieur banal sans recherche d’exotisme. Il est familier à chacun d’entre nous.
Dans cette cartographie d’une improbable et infidèle discipline géographique, j’ai cherché une approche afin que l’on ne perçoive pas ces visages au premier regard, mais que l’on voie avant tout un tableau. Ces visages déterminent à leur tour, ensemble, une nouvelle image : un très grand cabinet de curiosités.
De loin : une photo, signe d’un autre temps qui évoque aussi celui de l’écriture qui était vérité, véracité. Puis, en marchant, en s’approchant physiquement, le spectateur entre dans l’image, il y  voit une autre profondeur que celle de la perspective et il découvre ce qui jusqu’alors était resté caché. Il bascule alors dans le monde de l’interrogation.  Serait-ce une métaphore du monde ?
Sans cette présence face à l’oeuvre, sans la dimension et la possibilité de s’approcher ou de s’éloigner, le jeu n’opère pas. Or, ce jeu est l’énigme même et l’intérêt de ces tableaux.
Je me déplace, dans ces lieux représentés, tel un arpenteur ou un flâneur inspiré. J’explore, jour après jour, mesure, écoute et me laisse imprégner par ce qui m’entoure. Je découvre littéralement ces lieux et m’attarde sur quelques détails enfouis dont je peine à me séparer. Ce n’est pas la beauté qui est recherchée mais ce qui pourrait le devenir.
Aussi grand que puisse être le projet, jusqu’à 1000 feuillets A4, ce qui est représenté n’est toujours qu’un détail réduit comparé au monde qui nous entoure.

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